Exercer la médecine générale au Canada

Les médecins n’ont jamais été plus nombreux et connaissent le plus fort taux de croissance depuis 20 ans. De 2016 à 2017, leur nombre (82 198) au pays a augmenté de 2,9% soit plus de trois fois le taux de croissance de la population canadienne. (ICIS – Institut canadien d’information sur la santé 2017). 

Cependant le Canada connait toujours une pénurie de médecins de famille et ce depuis plusieurs décennies : 14 % des Canadiens n’ont pas d’omnipraticien. Cette pénurie est palpable dans les zones rurales, mais aussi dans les agglomérations qui accueillent un grand nombre d’immigrants. Les médecins de famille supplémentaires sont donc très en demande pour combler le déficit actuel d’omnipraticiens et pour faire face à l’augmentation de la population canadienne. 

DESCRIPTION

La médecine générale recouvre les appellations de médecin, médecin de famille, praticien général, omnipraticien, médecin en médecine familiale, docteur en médecine

Le rôle du médecin de famille a été redéfini par le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) en 1967 afin qu’il soit valorisé face aux spécialistes dont l’essor devenait trop important. L’omnipraticien a maintenant des compétences particulières, ainsi il peut mener des actions de prévention, effectuer des diagnostics précoces et prodiguer des traitements délicats… À la différence du spécialiste, le médecin de famille peut construire une véritable relation dans le temps avec ses patients qu’il rencontre généralement quatre fois par an. Seuls quelques spécialistes tels que les pédiatres, peuvent continuer à exercer la médecine générale. Le CMFC a également promulgué quatre principes fondamentaux d’exercice de la médecine au Canada : l’importance de la relation du médecin avec son patient, la compétence du clinicien, la notion de ressource pour une population définie et le professionnalisme de l’omnipraticien qui lui permet de s’adapter.

Les médecins de famille travaillent principalement au sein de cliniques médicales, de cabinets privés ou encore dans des hôpitaux. On recense une forte demande dans les milieux ruraux et dans les régions éloignées. Les soins gérontologiques, en raison de l’accroissement et du vieillissement de la population, représentent de plus en plus un volet important de la médecine de famille. 

MISSIONS

  • Examiner les patients, prodiguer des soins d’urgence, prescrire des médicaments
  • Ordonner l’exécution d’examens complémentaires (tests de laboratoire, radiographies…)
  • Vacciner
  • Fournir des soins à long terme
  • Encadrer les services de soins à domicile
  • Donner des conseils sur la santé, sur le mode de vie
  • Faire de la prévention sur les maladies, les accidentsInformer les autorités gouvernementales des naissances, des décès et de la contagiosité des maladies

DIPLÔMES

Pour exercer le métier de médecin au Canada, il faut :

  • Obtenir un diplôme universitaire de 1er cycle et un doctorat en médecine. Au Québec, le parcours est différent : obtention d’un DEC en sciences de la santé suivi d’un an dans une école préparatoire de la médecine puis l’intégration dans une faculté de médecine
  • Faire deux à trois ans de résidence en médecine familiale
  • Réussir les examens du Conseil médical du Canada et obtenir un permis d’exercer délivré par la province

PROFIL

  • Fort intérêt à l’égard de la santé et du bien-être des gens
  • Capable de résoudre des problèmes et prendre des décisions
  • Intéressé par l’apprentissage continu
  • Sens de l’écoute et de l’observation
  • Stabilité émotive, maturité et intégrité
  • Bonne communication interpersonnelle
  • Facilité à travailler en autonomie et au sein d’une équipe pluridisciplinaire
  • Aptitude à composer avec des situations stressantes

SALAIRE

Le salaire d’un médecin est souvent composé de trois modes de rémunération distincts que sont le salariat, le paiement à l’acte et la capitation (forfait pour le patient sur une période donnée). Il existe une importante disparité selon les provinces. Le “rattrapage” salarial promis aux médecins du Québec a été atteint en 2016. Alors qu’il subsistait un écart de 47% en 2014, les médecins québécois ont dorénavant des revenus comparables à ceux des médecins ontariens. L’écart se situe aujourd’hui autour de 10%, mais il est jugé acceptable compte tenu du coût de la vie moindre au Québec. Le paiement brut moyen par médecin est de 339 000$ (271 000$ si on ne considère pas les spécialistes). 

ÉVOLUTION

Généralement, la carrière d’un médecin généraliste est toute tracée dès son installation. Toutefois, une évolution de carrière est envisageable, à condition que l’omnipraticien suive une formation spécifique (Développement professionnel continu DPC, Formation médicale continue FMC, Promotion de la médecine familiale à l’étranger…) ou qu’il capitalise sur ses activités parallèles (consultations à l’hôpital, maître de stage, consultations spécifiques sur le tabac, l’alcool, par exemple).

Près de trois quarts (72%) des médecins formés au Canada qui ont établi leur pratique dans la province de leur formation exercent encore dans cette même province 10 ans plus tard.

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