Une carrière comme infirmier dans une région éloignée

Avez-vous déjà pensé travailler comme infirmier dans une région éloignée? Après plus de 6 ans en salle d’urgence à Joliette, au Québec, Samuel Demontigny a décidé de tenter l’aventure. Depuis un peu plus d’un an, l’infirmier de 27 ans cumule les contrats dans diverses communautés de la Baie-James, dans le nord du Québec.

« Le principal avantage, c’est l’autonomie, explique-t-il. Quand un patient arrive, je ne fais pas qu’une courte évaluation comme je l’aurais fait au triage à l’urgence, je fais un examen clinique complet, un peu comme le ferait un médecin… »

Les médecins interviennent beaucoup moins dans son travail que dans un grand centre, ajoute-t-il. Dans le Grand Nord, les infirmières disposent d’un rôle élargi. Elles peuvent poser des diagnostics et prescrire certains médicaments. La prise en charge du patient est complète.

« Ce n’est pas comme à l’urgence où je m’occupe d’un patient une journée et après, il disparaît dans le système », compare-t-il.

Un rôle valorisé

Les semaines sont exigeantes, reconnaît le jeune infirmier. Mais même s’il travaille 20 heures de plus que dans un grand centre, il se sent moins exténué, en raison de la valorisation qu’il tire de son travail.

« On a l’impression d’être vraiment utile, d’être utilisé à notre plein potentiel, explique-t-il. En centre hospitalier, j’avais l’impression d’effectuer du travail à la chaîne. Je me sentais comme un numéro. Là, je suis Samuel, autant aux yeux de mes collègues que de mes patients. »

Le salaire n’est pas non plus à négliger. En six mois, le jeune infirmier gagne ce qu’il faisait en un an à l’urgence, ce qui lui permet de prendre davantage de vacances.

Pas pour tout le monde

Travailler en région éloignée comporte de nombreux avantages, mais ce n’est pas fait pour tout le monde, nuance Francine Charron, fondatrice et directrice de Solution Nursing, une entreprise de formation et de placement de personnel infirmier dans le Grand Nord.

« On prend la crème de la crème, souligne-t-elle. Il faut non seulement avoir de solides compétences professionnelles et un excellent jugement clinique, mais aussi une personnalité qui cadre avec le Nord. »

Mais pour ceux qui attrapent la piqûre, il peut être difficile de revenir travailler en centre hospitalier. Pour l’instant, Samuel Demontigny vit au « rythme du Nord », un rythme qui lui permet de prendre le temps qu’il faut pour bien s’occuper de ses patients…

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